Le stage en entreprise (4/5)

LA CARTE DU RAPPORT DE STAGE

1.Présentation
Il y a deux points à considérer dans le rapport de stage : le contenant et le contenu.

Le contenant dépend très fortement des contraintes propres à chaque établissement (école ou université). Cependant s’il était présenté sous forme de carte mentale il pourrait contenir les items suivants :

• la page de présentation (titre, logo, etc.),
• la page de résumé (Français, Anglais),
• la page de remerciements,
• la charte graphique,
• les polices de caractères utilisées,
• le type de reliure,
• etc.

Pour des raisons de diffusion et de mise à jour, il nous paraît logique que ce type de document, présenté sous forme de carte mentale, soit à la charge de l’établissement. Les logiciels actuels de « Mind-Mapping®» permettant facilement de générer des fichiers HTML, il est aisé de diffuser ce type de carte et pourquoi pas d’y associer des liens hypertextes vers d’autres documents.

Quant au contenu, dont il existe moult ouvrages traitant du sujet, nous nous limiterons dans notre approche à quelques items connus d’un rapport de stage :

• l’introduction,
• les développements,
• les axes futurs,
• les conclusions,
• les annexes,

que nous présenterons sous forme d’une pyramide de MINTO (1)

2.Le principe de la pyramide de MINTO
Le principe de la pyramide de MINTO est une technique de structuration de l’information qui précède l’écriture d’un texte (article, mémorandum, rapport, etc.). Cette technique divise les groupes d’idées au sein d’une structure pyramidale par blocs de mêmes niveaux eux-mêmes issus de blocs de granularité plus fine mais de niveaux inférieurs.

Chaque bloc participe au processus de réflexion suivant un raisonnement inductif ou déductif.

• le raisonnement inductif : processus de pensée par lequel les principes d’un argument (les blocs) aident à la conclusion mais ne l’assurent pas. Exemple ci-dessous chacun des éléments de niveau 1 répond à une question (Pourquoi ?, Comment ?, Où ?) sans assurer de conclusion sur le sujet de l’étude.
Il n’existe que 3 catégories d’arguments :

1.chronologique (premier, second, troisième),
2.structurelle (nature, spécificité des arguments. Exemple : service informatique, service commercial, service comptabilité),
3.hiérarchique (le premier argument le plus important, le second le plus important, etc.).

• le raisonnement déductif : processus de pensée par lequel la conclusion découle de faits connus à l’avance. Un élément (un bloc) mène logiquement au suivant (cf. schéma ci-dessous).

PYRAMIDE DE MINTO

Illustrons notre propos par un exemple de la vie de tous les jours :

Les avantages du principe de la pyramide (2) sont connus pour :

• exprimer des idées avec clarté,
• évaluer des idées et en identifier leur importance relative,
• structurer le raisonnement suivant une argumentation logique,
• analyser son argument pour confirmer son efficacité.

Bien entendu les quelques lignes développées ci-dessus sont loin de couvrir toute la méthode et loin s’en faut. Cependant cela est suffisant pour la suite car ce qui nous importe ici concerne la phase qui précède l’écriture du rapport de stage.

3.Mise en place de la carte
Si nous appliquons le principe précédent au rapport de stage, nous constatons que les items précédemment décrits (l’introduction, le développement, les axes futurs, la conclusion, les annexes) vont constituer des arguments chronologiques.
A dessein de rendre plus lisible, mais surtout plus facile, la mise en place de la carte, nous avons opté pour une codification graphique ou :

• les arguments inductifs sont symbolisés par des rectangles bleus,
• Et les arguments déductifs par des formes oblongues de couleur rose.

La carte mentale que nous proposons ci-dessous résume les différents points évoqués:

CARTE DU RAPPORT

La carte peut être enrichie par des liens de différentes couleurs permettant de mettre en relation 2 items suivant une typologie prédéfinie. Le bleu pourrait par exemple traduire la cohérence entre les différents blocs du document, le rouge les éléments importants à reprendre dans la conclusion.

Avec un peu de pratique on arrive à faire émerger la structure finale du document, quitte à faire des allers-retours en exportant les données vers un logiciel de traitement de texte (type Word, OpenOffice, Page…) à dessein de se faire une idée.

Tout au long du stage, il sera aisé de modifier et de vérifier les différents arguments sans véritablement se lancer dans la phase d’écriture. Le moment venu, i.e. la structure du document stabilisée, la rédaction s’en trouvera facilitée.

L’avantage immédiat de ce principe réside dans sa facilité d’adaptation et de reconfiguration avant même de se lancer trop rapidement dans l’écriture.

4.Conseil pour la rédaction
Nous ne ferons que citer Bertrand Labasse (3) : «Depuis la rhétorique antique, « l’art de communiquer » repose sur un principe fondamental : l’adéquation au destinataire. En cela, la communication s’oppose à l’expression. S’exprimer, c’est formuler essentiellement son message en fonction de ce que l’on a dire (l’objet prime sur le lien). Communiquer, c’est formuler avant tout son message en fonction de ceux à qui l’on s’adresse (le lien prime sur l’objet). D’où la règle, souvent répétée et effectivement primordiale, de toujours se mettre à la place de ceux à qui l’on s’adresse. »

(1) Cf. Elizabeth Guinot Bordini : « www.idergie.fr/index/2007/10/06/81-pyramide-barbara-minto »
(2) Barbara MINTO : « The pyramid principe » Third Edition – Prentice Hall 2002
(3) Bertrand LABASSE : « Comprendre son lecteur pour s’en faire comprendre » – Les cahiers de la communication interne N°13 – Septembre 2003.

Comments are closed.